Le téléthon 2009 : 117 solex, pari réussi !

Publié le 11 Décembre 2009

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Le téléthon du 5 décembre a été un succés. 140km de bonheur sous une météo clémente. Pas de gamelles, quelques pannes. Bref super !

Merci aux organisateurs, motards d'encadrement, participants !!

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Les Fabuleux Solex (Françoise & Sebastion) : Organisateur de cette réussite !
  • Presse

http://lesmordusdugalet.free.fr/images/cedric/telethon2009.PNG
http://lespapotisdauguste.blogs.nouvelobs.com/

  • Les videos

http://vimeo.com/8017579
(la même basse qualité :   http://www.dailymotion.com/video/xbeffa_telethon-solex-2009-caen-natixis-fa_auto)
http://www.youtube.com/watch?v=geLURn1MGtQ
http://www.dailymotion.com/video/xbesnv_telethon-5-decembre-2009_travel
http://www.youtube.com/watch?v=2k3y3ZXhJiI&feature=player_embedded#at=91

  • Les photos

http://www.cyclogalet.net/forumcyclogalet/viewtopic.php?f=14&t=14967&start=30

(bientôt sur le blog)

  • Récit

Le téléthon vu par une sympathique solexiste n'ayant jamais roulé en groupe :

"Déjà, vendredi soir, une misère pour engouffrer le solex avec top-case dans le coffre d'une petite voiture. Je n'avais pas emmené de clefs avec moi, si ce n'est les 8, 9, 10, étant sûre que sur place, y'en aurait en veux-tu, en voilà. Erreur !
Après démontage de la roue Av à la molette et aides viriles qui ne tenaient pas compte de mes recommandations ("Ne soulevez pas le slx par n'importe quel bout ! - Oh Mylène, laisse monsieur faire !" Et paf, une tôle pliée en 2 !!), slx dans le coffre, roue flirtant avec mon oreille G.

Gros embouteillage pour sortir de Paris, normal, et arrivée à Caen vers 23H30 vendredi soir. Bien fatiguée. Accueil par Guigui & Max.p.
On remonte la roue, on met de l'essence et Guigui fait redémarrer l'engin. Là, tenez-vous bien. Moment fatidique. Sur 2 mètres et il a pétaradé ! J'en étais sûre car je ne lui avais fait que du bien à ce solex ! et ce que j'avais trouvé au démontage, m'avait fait comprendre (donc résoudre) tous ses problèmes de pannes merdiques. Là, il a fallu une seconde à l'essence pour faire le tour du circuit que j'avais moi, moi, moi, démonté, nettoyé, bichonné, remonté, lustré et j'en passe ! Je suis un génie de la méca !
Alors ? Alors ! Guigui a répondu : "Oui, t'as bien travaillé, il est étanche". Très occupé, il n'a pas eu le temps de me tresser les lauriers que je méritais ; je le fais donc à sa place. Y'a pas de quoi, Guigui !

Le même Guigui a écouté mes plaintes immédiates : galet glissant, petite compression depuis quelques semaines, frein arrière miaulant. Comme je m'en doutais un peu, il a bidouillé une glissière de relevage et enfin, le galet posait bien sur la roue. Super.

Alors que Guigui devait attendre l'arrivée de l'excellent Lulu, nuit à l'hôtel (photos internet du site trop flatteuses par rapport à la réalité) pour ma copine & moi.
RV chez Guigui le lendemain à 7h15 donc programmation du réveil à 6h15..

Quelques minutes après nous être endormies, le téléphone-réveil sonne : Dreling dreling (en plus high tech) !
On laisse un peu courir.. Dreling, dreling.. Ma copine prend le tel, ce n'est pas le réveil mais Guigui ; il n'est pas 6h15 (heure de réveil) mais 7h15 (heure de RV chez lui) !!! Catastrophas. Chui mal. Encore pardon, Guigui.

On arrive chez lui tant bien que mal, moi vraiment gênée et dans le coltar. Bonjour Lulu.
On monte sur nos solex dans la nuit pour rejoindre des gens quelque part et 3 mn après, paf, mon solex casse au milieu de la ville ! Puis 2, puis 3 fois ! Guigui répare tant bien que mal au scotch.
Je vous rassure : aucun rapport avec ma géniale mécanique, non. Une nouveauté : un truc de ressort parti sur le frein D niveau carbu arrière.

Tout cela nous retarde encore plus. On fait des km dans Caen, ce qui donne l'impression que la rando a bel & bien commencé.

On arrive enfin au point de ralliement et là, une impression incroyable. Un petit bonheur comme un fil rouge tout au long de cette journée : Des tas de gens avec leur solex, ni des fous avec leur lubie, ni de doux rêveurs, ni des originaux décroissants, non, des jeunes, des vieux, des petits, des grands, des gros, des maigres, TOUS sur leur moyen de locomotion NORMAL.
Je n'ai pas les mots (!) pour dire à quel point cette vision tout au long de la journée, m'a ravie constamment. J'en voyais d'autres que moi, ne figurant, enfin, heureusement, qu'une au milieu d'une communauté de semblables. Mes semblables sur monture semblable à la mienne.
Y'a pas ça chez moi..

Là, j'ai lâché mon solex entre les mains expertes de Lulu & Guigui, cherchant et trouvant un ressort de stylo à bille pour réparer ma panne de frein Av.

Au point de ralliement, solex & vélos, collation, cadeaux, émargement, souriante Françoise qui pointe, Seb & ses bidons d'essence, Kaskedor comme un père Noël bienheureux, bienveillant & hurlant pour qu'on attache ses élans à nos guidons..
Malgré le sol humide, la manip de Guigui sur mon galet lui a permis d'y rouler sans problème, alors qu'à Paris, je fais du 2 à l'heure dans ces conditions.

Il faisait doux sur Caen. J'ai pensé avoir été trop précautionneuse et ai donc viré polaire, écharpe..
Mal m'en a pris.

Et hop, c'est parti !
Solex à droite, devant, derrière, partout des solex de toutes les couleurs & des solexistes. Deux microns rouges dépassant tout le monde. De rassurants motards balisant le trajet et les camions d'encadrement.

Personnellement, j'avais hâte de voir comment, après MON bricolage, MON solex se comporterait en roulant sans avoir à freiner tout le temps à cause des priorités à Dr, à G (!), des portières qui s'ouvrent, des feux rouges, des trous/bosses/pavés/dos d'âne, des passants déboulant sans crier gare.. J'étais sûre qu'il allait exploser le mur du son..

Voir comment mon slx se comporterait ? ben, j'ai vu : déception. Il se traînait un peu à plat, presque tout le monde le dépassait sauf ceux qui tombaient vraiment en panne, dépannés par Guigui & d'autres. Il ralentissait dans les petites descentes (!), peinait dans les petites côtes.
Des solexistes me croisaient "Ah, c'est toi la fameuse Myl ?" (air déçu).. "Ca va ?" (sourire).. "Myl, c'est bien toi ? j'adore te lire sur le forum" (y'en a donc pour tous les goûts).. "Il est beau ton solex" (effet bombe brillante ; on me l'a dit souvent, même à Paris).. "Excuse-moi, t'es de la Garonne ?" (à cause de mon casque à autocollant Gaga).. et j'en passe.

Certains, souvent, m'ont poussée (mais je n'étais pas la seule à l'être), Guigui oui mais d'autres pousseurs dont j'ai oublié ou pas su le nom, pardon, et un grand cycliste à un moment de la rando. J'ai adoré ce geste, le sentir dans mon dos et le voir sur le dos des autres. La vitesse de propulsion des slx s'équilibrant en parallèle le fait paraître comme une caresse immobile et retenue d'une extrême bienveillance amicale.
Dans cette expédition, c'est le 2ème point le plus frappant, le plus touchant à mon goût.

Assez rapidement, j'ai eu froid, très froid - malgré la (relative) faiblesse déplorable de mon solex. Y'avait des entrées d'air glacé partout : au cou, sous le dos, sous le jeans.. Pour protéger mes jambes, je roulais avec une main dessus à G, à D, en alternance mais ça ne suffisait pas, je dégustais. Me suis arrêtée en chemin près de max.p (voulant abandonner) pour enfiler un pantalon de pluie mais je tremblais encore. A chaque pose, je rajoutais un vêtement. A une pose, j'ai colmaté le cou jusqu'aux yeux, me déguisant enfin en terroriste.

En ville, Lisieux ou Bayeux, j'ai fait mon marché en 4ème vitesse. Incroyable, y'avait plein d'animaux de basse-cour vivants ! Dans le top-case ? Me suis rabattue sur le beurre, la crème & les poireaux. Seb s'est occupé du sac à provisions.

A la 2ème reprise de rando, je n'ai pas arrêté de pédaler (avec une pédale naze) contre le vent, contre les côtes, même à plat, sans grandes récompenses, et de griller mes dernières cartouches d'énergie. Je n'en pouvais plus.

A un moment, une côte pointe son nez arrogant. Vaillamment bien qu'à bout de forces, je l'aborde d'un coup de pédale puis d'un second mais le slx refuse d'avancer même mécaniquement. Rien à voir avec le moteur. Ni ça monte, ni ça avance.
Bloquée, je descends, coupe le moteur. Jambes, bras, dos fourbus. Envie de pleurer de fatigue ou d'autre chose. Pis encore, je n'arrive même pas à le pousser en marchant à côté ! J'ai pensé le coucher sur le bitume et m'affaler à côté.. Je reste figée, affligée au milieu de la route.

En haut de la côte, un grand motard me voit, sourit, descend la côte comme un ange pour me rejoindre, s'empare du solex et le pousse à pieds. Tout de suite, il me dit que mon slx a un problème de roue Ar. Oui, que je lui réponds, elle siffle comme un oiseau à chaque tour ; les cyclistes en rigolaient en disant que j'avais des plumes entre les rayons. Mais non, qu'il me répond, c'est le frein arrière qui est trop serré, c'est normal que tu ne puisses pas avancer dans ces conditions ! Il se demandait même comment j'avais pu rouler jusque là.. hé !

Eh oh, Guigui ! Le motard a quelque chose à te dire.. Lulu rejoint le conciliabule. Et moi, j'abandonne ce petit monde. M'en fiche du frein ou de ma gd-mère. J'suis à un tel point que c'est un camion de réanimation dont j'ai besoin.

Ma copine qui n'a pas participé à la rando pour des raisons de santé ponctuelles, me pousse à abandonner. Mon corps & mon moral lui donneraient bien raison si l'envie & l'investissement psychologique ne me soufflaient autre chose.
Dilemme : Poursuivre & mourir glorieusement, ou abandonner & survivre honteusement. J'ai fait mon Franck, ai tranché comme un boucher : opter pour la pose.
Mon slx/frein/tendeur/tambour réparé par Lulu, hop dans le camion de Seb et moi dans une voiture enfin chauffée. Ai suivi le convoi en warning pour la 3ème étape, ai vu le Guigui dépanner plusieurs solex..

Dernière étape, je me sens toujours fatiguée, ai mal aux bras mais un peu réchauffée, plus motivée, je vais récupérer mon solex réparé et pas le temps de grignoter, tenue de terroriste bibendum partant escalader le Mont-Blanc, hop sur le solex !

Et là, chers zamis, là, le pied total, LE PIED : Sans aucun effort, mon solex roulait en tête, sans poignée d'accélération, il dépassait tout le monde, sans pédaler aucunement, il montait les côtes, j'étais même obligée de freiner pour ne pas tamponner les microns, les slx préparés ou le camion de tête..
Je vous en dirais tant.

En fait, dans ces conditions, on n'a plus froid, on a chaud, on ne se pose plus de questions, on regarde vraiment autour de soi, on sourit, on discute avec ses voisins, oh zut, on les a déjà dépassés, on savoure le paysage, le vent est une caresse amie, on goûte tout son plaisir dans la liberté.
Là, plus rien de mal ne peut arriver, la faim et la guerre sont éradiquées, toute la planète vit en bonne intelligence, on est éternel car plus aucune panne, partant plus aucune maladie, plus de feux rouges, l'hiver est un perpétuel printemps où le solex est roi.


A l'arrivée, comme j'étais simplement 1ère et au finish, et sur la longueur de la course (ah, ce n'était pas une course ?), je l'ai joué modeste en me fondant dans la foule nombreuse et bon enfant mêlant solexistes, cyclistes & familles à la collation finale, dont l'important pour eux, n'est-ce pas, était de participer.

Brouhaha, chaleur, lumière, discussion, détente, épuisés & heureux, je pense que nous l'étions tous.

J'ai racolé l'excellent Lulu & le très-charmant Arghdamned pour engouffrer sous une pluie normande mon slx dans le coffre de la voiture ; ils savaient tous deux par où le soulever, comment le manipuler et sur quels points le faire reposer, sans que j'aie à donner de directives contrariées. Appréciable.

Chez Guigui, on s'est refait une beauté, on a fait la connaissance de la souriante Mathilde, on a discuté. Guigui à la basse & Lulu à la gratte ont joué les derniers tubes à la mode 2009 de Led Zep, Deep Purple, Otis Reeding, en attendant l'heure d'aller au bar Maritime sans avoir à dresser les tables..

Là, bonne ambiance prévisible, sourires permanents sur toutes les faces, chansons paillardes, pichets de vin (dans le désordre), blagues, applaudissements, remerciements, il faisait bon & chaud dans ce restau.

Bises de départ & retour à Paris sans aucun encombre."

Publié dans #Randonnées

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